Le 29 novembre 2018

 

Mercredi 28 novembre 2018, une délégation de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) était reçue Place Beauvau par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et son secrétaire d’État, Laurent Nunez. Retour sur ce premier entretien depuis leurs prises de fonction le 16 octobre.

Une délégation de la FNSPF (composée de Grégory ALLIONE, président, Céline GUILBERT et Max ROUX, vice-présidents) a rencontré hier soir Christophe CASTANER, ministre de l’Intérieur. Laurent NUNEZ, secrétaire d’État auprès du ministre, a pu saluer la délégation et l’assurer de son engagement auprès du ministre sur les questions de sécurité civile. Ce premier entretien depuis la prise de fonctions de ces derniers le 16 octobre a donné lieu à des échanges directs et encourageants sur la déclinaison des engagements pris au nom de l’État au dernier congrès national des sapeurs-pompiers à Bourg-en-Bresse, dont le ministre a souligné qu’ils constituaient sa feuille de route.

Après une présentation de la FNSPF et de son réseau, notamment de son action en matière de solidarités et d’accompagnement social des sapeurs-pompiers et de leurs familles en complément des pouvoirs publics, quatre dossiers ont été évoqués : le secours d’urgence aux personnes (SUAP), le développement du volontariat, l’ambition de faire du citoyen le premier acteur de sa sécurité et de celle d’autrui et, plus succinctement, le renforcement du dispositif de gestion des crises.

Secours d’urgence aux personnes (SUAP)

La Fédération a rappelé que 95% des interventions en la matière sont assurées par les seuls sapeurs-pompiers dans les territoires. Le ministre s’est montré conscient des tensions créées chez ces derniers -tant professionnels que volontaires – par la forte croissance de l’activité opérationnelle. Nous avons rappelé que, somme toute, le ministre de l’Intérieur était le ministre du SUAP. Le ministre a écouté les arguments que nous avons développés, considérant comme profondément déséquilibré le rapport d’évaluation de la mise en œuvre du référentiel SDIS-SAMU de 2008 commandé à l’IGAS et à l’IGA récemment transmis à son cabinet, indiquant qu’il n’avait pas connaissance de ce rapport. Il comprend la nécessité d’initier une transformation de cette politique publique et renforcer le pilotage national de l’action des SDIS à travers des indicateurs de qualité. Le ministre s’est montré ouvert sur le développement à l’échelle départementale de plateformes 112 communes à tous les services d’urgence (pompiers, police, gendarmerie, Samu), à travers l’utilisation des synergies de proximité (immobilières, humaines et financières) et la mise en place d’une gouvernance partagée.

Développement du volontariat

En tant qu’élu des territoires, le ministre a réaffirmé sa volonté et celle du Gouvernement de pérenniser l’engagement altruiste de sapeur-pompier volontaire, socle du modèle français de sécurité civile, et d’agir pour préserver ce modèle au regard de la directive européenne de 2003 sur le temps de travail. Indiquant vouloir expertiser sans tabou l’ensemble des pistes de solution, il a dit comprendre les arguments conduisant la FNSPF à privilégier la mise en chantier directe d’un texte au niveau européen plutôt qu’une transposition en droit interne exploitant les dérogations permises par cette directive, conduisant à l’assimilation des SPV à des travailleurs. Puis il a souscrit à la nécessité de la mise en place d’une analyse partagée avec la FNSPF et les élus des SDIS.

Le ministre a par ailleurs réaffirmé sa volonté de veiller à la déclinaison pleine et entière du plan d’actions 2019-2021 pour les sapeurs-pompiers volontaires, dans le respect du calendrier annoncé.

En réponse aux trois points de vigilance mis en exergue par la FNSPF, il s’est montré ouvert à la mise en place d’une campagne nationale de recrutement mettant en synergie les moyens de l’Etat et des SDIS, comme proposé par l’ADF au dernier conseil national des SPV. Il a également entendu les arguments développés pour œuvrer au niveau interministériel pour concrétiser la création d’un avantage fiscal ou social simple et incitatif  en faveur de tous les employeurs de SPV, et l’instauration de bonifications de retraite pour les SPV au titre de la solidarité nationale en reconnaissance de leur engagement.

L’engagement des citoyens pour leur sécurité

Le ministre a souligné la place éminente des sapeurs-pompiers dans la déclinaison territoriale des différentes actions conduites par le Gouvernement en la matière (formation de l’intégralité des élèves de 3ème au PSC 1 ; généralisation des formations des agents publics aux gestes de premiers secours ; définition et déploiement du futur service national universel piloté par Gabriel ATTAL, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse), et leur nécessaire association à ces chantiers à travers leur Fédération nationale.

Renforcement du dispositif de préparation et de gestion des crises

Dans cette perspective, la FNSPF a souhaité, au niveau déconcentré, le développement des mutualisations de moyens entre SIRACEDPC et SDIS dans les préfectures et, au niveau central, l’utilisation de la revoyure en cours de la réforme des emplois supérieurs de direction de décembre 2016 pour lever les obstacles statutaires freinant la mobilité de cadres de sapeurs-pompiers à l’État et favoriser l’évolution de la DGSCGC comme une véritable direction métier, à l’instar de la DGPN et de la DGGN.

 

Source FNSPF